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Ah, les vacances, ne sont-elles pas le terrain d’entraînement ultime pour mettre en pratique toutes ces années de cours suivis ?
Prenons par exemple une situation qui semble pourtant anodine : une sortie à la mer. Marcher sur le sable chaud sous un soleil de plomb, c’est comme se lancer dans une expédition périlleuse en plein désert. Dès les premier pas, la chaleur du sable nous brûle les pieds. Tu es là, chargé comme un mulet, avec un sac sur chaque épaule, plein de provisions et de bouteilles d’eau rafraîchissante, qui alourdissent chacun de tes pas. Une véritable oasis portative…
Les enfants, eux, débordent d’énergie, insensibles à la fournaise sous leurs pieds. Ils sautillent, impatients d’atteindre la mer, te harcelant de questions :
“On arrive quand ?”, “Pourquoi c’est si loin ?”
Et toi, tu t’efforces de garder ton calme, de ne pas céder à l’envie de rebrousser chemin. Dix minutes de cette marche, et tu as l’impression d’avoir traversé un désert entier. La sueur perle sur ton front, tu respires à peine, tout en toi crie de trouver un bout d’ombre, une petite brise, quelque chose pour t’offrir un répit. Mais il n’y a rien d’autre à faire que continuer, avec cette chaleur implacable, ces sacs de provisions pesant sur ton dos, et ces enfants débordant d’impatience.
Enfin, après ces dix petites minutes qui ont semblé durer une éternité, remplies de pas pesants et de péripéties, tu aperçois au loin l’éclat étincelant de l’eau. Une récompense bien méritée après cette traversée infernale, n’est-ce pas ?
Vraiment ? Pouvons-nous parler de périple quand il s’agit de simplement emmener les enfants à la plage ? Pouvons-nous dire qu’il s’agit là d’un rappel du défi que peut être la vie quotidienne ? Imagine alors ce qu’a dû être la hijra du Prophète, si une simple marche sur le sable nous semble déjà une épreuve insurmontable. Chaque pas arraché à la fournaise du désert, chaque souffle pris sous un soleil impitoyable, avec des provisions dérisoires. Comment concevoir la difficulté de cette traversée, quand notre périple à nous n’est qu’une ombre pâle de cette épreuve sacrée ?
Les petits bobos du quotidien : ces grandes « épreuves » que nous dramatisons
Il est parfois surprenant de constater à quel point nous pouvons transformer les petits inconvénients du quotidien en véritables épopées dignes des plus grandes aventures. Revenons à notre exemple avec cette marche sur le sable chaud et sous un soleil de plomb. À bien y réfléchir, cette situation n’est qu’un reflet de ces petits tracas que nous rencontrons tous les jours, mais que nous avons tendance à intensifier. Combien de fois nous sommes-nous plaints de devoir décharger les courses du coffre de la voiture, comme si c’était une mince affaire ? Chaque sac semble peser une tonne, et la courte distance qui nous sépare de notre porte d’entrée se transforme en un parcours du combattant. Nous exagérons la difficulté de monter les trois étages qui nous séparent de notre appartement. Et pourtant, au bout de cet effort, il y a la promesse d’un réfrigérateur bientôt rempli.
Ces petites épreuves du quotidien ne sont en réalité que des inconvénients mineurs. Nous nous surprenons à soupirer, à nous plaindre, à nous dire que la vie est dure, alors qu’en vérité, ces moments sont simplement le prix à payer pour un confort et une sécurité que nous tenons trop souvent pour acquis.
« Non ! Mais l’homme devient rebelle, dès qu’il pense qu’il peut se suffire à lui-même. » (Coran 96/6-7)
Il est essentiel, voire vital, de remettre ces petits tracas à leur juste place. Oui, il est fatigant de porter des sacs lourds sous un soleil de plomb. Oui, il est frustrant de devoir faire plusieurs allers-retours pour monter les courses jusqu’à chez soi. Mais au fond, ce ne sont que des petites tâches, des petits défis qui, loin d’être insurmontables, sont en réalité des bénédictions déguisées. Le sable brûlant nous rappelle la fraîcheur de l’eau que nous atteindrons. Les sacs lourds ne sont que la promesse d’un réfrigérateur plein qui nous nourrira pour les jours à venir.
Au lieu de voir ces petites épreuves comme des montagnes à gravir, si nous les considérions pour ce qu’elles sont réellement : des détails de la vie quotidienne qui, au final, contribuent à rendre notre vie plus douce et plus confortable ?
Allah cite, dans le Coran, la parole du Prophète Sulaymân:
« […] Cela est une part de la grâce de mon Seigneur, [qui me l’a octroyée] afin de m’éprouver [pour voir] si je suis reconnaissant ou si je suis ingrat. Quiconque se montrera reconnaissant, ce sera dans son propre intérêt qu’il le fera, et quiconque se montrera ingrat, alors… mon Seigneur Se suffit à Lui-même et Il est Généreux. » (Coran 27/40)
« … ce sera dans son propre intérêt ». En effet, j’ai l’intime conviction qu’une grande partie de notre bonheur dépend de la manière dont on choisit de regarder le monde.
A cet égard, le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) nous rappelle que :
« Celui qui, le matin, est en sécurité auprès de sa famille, est en bonne santé, possède sa nourriture de la journée, c’est comme s’il possédait la vie d’ici-bas et ce qu’elle contient ». (Rapporté par Tirmidhi dans ses Sounan n°2346, qui l’a authentifié, et il a également été authentifié par Cheikh Albani dans sa correction de Sounan Tirmidhi)
De plus, ne voulons-nous pas faire partie de ces descendants ?
« [Ô vous], les descendants de ceux que Nous avons transportés dans l’Arche avec Nûh. Celui-ci était vraiment un serviteur reconnaissant. » (Coran 17/3)
Ces petits bobos du quotidien, nous l’avons compris, sont loin d’être des obstacles/épreuves, mais bel et bien des rappels de tout ce que nous avons et aurons puisque notre Seigneur nous promet :
« Si vous êtes reconnaissants, très certainement, J’augmenterai [Mes bienfaits] envers vous… » (Coran 14/7)
Accepter les émotions sans s’y éterniser
Il est important de clarifier un point essentiel : relativiser ne signifie pas nier nos émotions ou minimiser nos difficultés. La douleur, la tristesse, la frustration sont des réalités humaines, et les ignorer ne ferait que les amplifier. L’Islam ne nous demande pas de faire semblant que tout va bien alors que nous souffrons intérieurement. Nous sommes autorisés, même encouragés, à reconnaître notre douleur, à exprimer nos émotions.
Cependant, l’Islam nous enseigne de ne pas nous laisser submerger par ces sentiments, de ne pas nous y attarder au point de perdre de vue les bénédictions qui nous entourent. Et plutôt de les transformer en quelque chose qui nous rapproche d’Allah et nous rappelle Ses bienfaits.
Voir le verre à moitié plein
Relativiser, c’est choisir de voir le verre à moitié plein, même lorsque les circonstances nous poussent bien trop souvent à le voir à moitié vide. Oui, les bouteilles d’eau que nous portons peuvent sembler lourdes sous le soleil brûlant. Mais ces mêmes bouteilles sont aussi une bénédiction : elles contiennent l’eau
rafraîchissante qui contribuera à passer un excellent moment à la plage. Ce sont ces petits gestes de gratitude qui transforment une difficulté en une opportunité de reconnaissance. Au lieu de s’éterniser sur nos malheurs, l’Islam nous invite à rediriger notre regard vers les bienfaits, vers ces bénédictions déguisées, même minimes, qui se cachent derrière chaque petit bobo.
Concrètement
Concrètement, relativiser, c’est être épuisé de voir les enfants impatients qui courent à nos côtés, et les voir aussi comme une source de joie et de bénédictions.
Concrètement, relativiser, c’est sentir le sable brûlant comme étant insurmontable, et nous rappeler la valeur inestimable de la fraîcheur de l’eau qui nous attend au bout du chemin.
Concrètement, ce qui compte, c’est ce que nous faisons après avoir reconnu ces émotions. Est-ce que nous restons bloqués dans la plainte et le découragement, ou choisissons-nous de voir le côté positif, de reconnaître les bénédictions cachées et de continuer à avancer ?
Et puis, n’oublions pas cette parole de notre bien aimé Prophète (Paix et Bénédictions d’Allah sur lui) :
« Il n’est pas une fatigue, une maladie, un souci, une tristesse, un mal, une angoisse ou même une épine qui n’atteint le croyant sans qu’Allah ne lui efface par cela une partie de ses péchés. » Authentique – Rapporté par Al-Bukhari et Muslim
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